Comment les athlètes se préparent spécifiquement pour les jeux olympiques ?

La préparation olympique représente le summum de l'entraînement sportif de haut niveau. Chaque cycle de quatre ans culmine avec cette compétition internationale prestigieuse où les athlètes cherchent à atteindre leur pic de performance au moment précis des épreuves. Une préparation olympique efficace nécessite une planification méticuleuse, une attention particulière aux détails et une approche multidimensionnelle qui intègre des aspects physiques, nutritionnels, psychologiques et tactiques. Pour les sportifs de l'élite mondiale, cette préparation représente souvent des années d'investissement personnel et professionnel, orientées vers quelques minutes ou secondes de performance absolue. La science du sport a considérablement évolué ces dernières décennies, permettant des approches de plus en plus personnalisées et sophistiquées. Les méthodes d'entraînement contemporaines s'appuient sur des données biométriques précises, des analyses physiologiques détaillées et des technologies de pointe pour maximiser chaque aspect de la performance. Les athlètes olympiques suivent des programmes d'entraînement structurés qui diffèrent significativement des approches conventionnelles, avec une périodisation complexe visant à atteindre l'état de forme optimal lors de la compétition olympique.

La préparation physique des athlètes olympiques : méthodes et principes fondamentaux

La préparation physique constitue la pierre angulaire de la performance olympique. Elle repose sur une programmation scientifique et méthodique de l'entraînement, adaptée aux spécificités de chaque discipline. Les préparateurs physiques travaillent en étroite collaboration avec les entraîneurs techniques pour développer des qualités physiques fondamentales comme la force, la puissance, l'endurance, la vitesse et la souplesse, tout en les intégrant aux gestes techniques spécifiques du sport pratiqué. L'approche contemporaine de la préparation physique olympique s'articule autour du principe de spécificité, qui stipule que les adaptations physiologiques induites par l'entraînement sont spécifiques aux stimuli appliqués. Ainsi, les exercices choisis doivent reproduire les mouvements et les intensités rencontrés en compétition. Le principe de surcharge progressive est également fondamental : l'intensité ou le volume d'entraînement doivent augmenter graduellement pour continuer à stimuler des adaptations physiologiques positives.

Périodisation de l'entraînement selon le modèle de tudor bompa pour le cycle olympique

La périodisation de l'entraînement constitue l'épine dorsale de la préparation olympique moderne. Le modèle développé par Tudor Bompa, expert mondialement reconnu en théorie de l'entraînement, divise le cycle olympique de quatre ans en phases distinctes avec des objectifs spécifiques. Cette approche permet d'éviter le surentraînement tout en maximisant les performances lors des échéances majeures.

La première année du cycle se concentre généralement sur le développement des qualités physiques fondamentales, avec un volume d'entraînement élevé et une intensité modérée. La deuxième année voit une augmentation progressive de l'intensité et l'introduction d'éléments plus spécifiques à la discipline. La troisième année est marquée par une intensification significative et une orientation vers la performance compétitive. Enfin, l'année olympique privilégie l'affûtage, la qualité plutôt que la quantité, et la préparation spécifique aux conditions de compétition.

Ce modèle de périodisation se subdivise en macrocycles (plusieurs mois), mésocycles (plusieurs semaines) et microcycles (généralement une semaine), permettant une organisation minutieuse de l'entraînement. Chaque période répond à des objectifs précis et s'inscrit dans une progression logique vers le pic de forme olympique.

Méthodes d'entraînement à haute intensité (HIIT) adaptées aux disciplines olympiques

L'entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT) s'est imposé comme une méthode incontournable dans la préparation des athlètes olympiques, particulièrement dans les sports d'endurance. Cette approche alterne des périodes d'effort intense avec des phases de récupération active ou passive, permettant d'accumuler un volume important de travail à haute intensité tout en limitant la fatigue excessive.

Pour les coureurs de fond, les nageurs ou les cyclistes, les séances HIIT peuvent prendre la forme d'intervalles courts (15-30 secondes) à intensité supramaximale, ou d'intervalles plus longs (2-4 minutes) à intensité proche du VO2max. Ces entraînements stimulent efficacement les adaptations cardiovasculaires et métaboliques nécessaires à la performance de haut niveau. Les ratios effort/récupération sont soigneusement calibrés selon les exigences spécifiques de chaque discipline olympique.

Même dans les sports à dominante technique comme la gymnastique ou le plongeon, des variantes du HIIT sont utilisées pour développer l'endurance spécifique nécessaire à l'exécution de routines complètes avec un niveau d'intensité élevé et constant. Les protocoles sont continuellement ajustés en fonction des réponses individuelles des athlètes, mesurées par des marqueurs physiologiques comme la fréquence cardiaque, la lactatémie ou la perception de l'effort.

Optimisation de la force explosive : l'approche de pierre lagrange pour les sprinters français

La force explosive représente une qualité déterminante dans de nombreuses disciplines olympiques, particulièrement en sprint, en sauts ou en lancers. Pierre Lagrange, préparateur physique renommé au sein de la Fédération Française d'Athlétisme, a développé une approche spécifique pour les sprinters français qui a contribué à plusieurs succès olympiques.

Cette méthodologie repose sur une progression méticuleuse des exercices de force, partant de mouvements basiques de musculation pour évoluer vers des exercices balistiques et pliométriques à haute intensité. Le développement de la puissance musculaire passe par des séquences précises d'exercices comme les squats, les arrachers, les épaulés-jetés, suivis de mouvements explosifs spécifiques au sprint.

Un élément distinctif de cette approche est l'intégration systématique du travail de force dans des séquences techniques complètes, assurant un transfert optimal des gains de force vers la performance spécifique. Les charges, volumes et intensités sont modulés tout au long du cycle olympique, avec une diminution stratégique du volume et une maintenance de l'intensité à l'approche des compétitions majeures.

Renforcement musculaire spécifique : différences entre sports d'endurance et sports de puissance

Les programmes de renforcement musculaire diffèrent considérablement entre les sports d'endurance et les sports de puissance, reflétant leurs exigences physiologiques distinctes. Pour les athlètes d'endurance comme les marathoniens ou les cyclistes sur route, le renforcement vise principalement à améliorer l'économie de mouvement et à prévenir les blessures, sans induire d'hypertrophie excessive qui augmenterait la masse corporelle.

Ces athlètes privilégient généralement des charges modérées avec un nombre élevé de répétitions (15-20), des circuits d'exercices fonctionnels et un travail important de gainage et de stabilisation. À l'inverse, les sportifs de disciplines de puissance comme l'haltérophilie ou le sprint adoptent des charges lourdes (80-95% de la charge maximale) avec peu de répétitions (2-6), favorisant le développement de la force maximale et de la puissance.

Le renforcement musculaire olympique ne se limite jamais à des exercices génériques. Chaque mouvement doit servir un objectif précis dans la chaîne de performance spécifique à la discipline, et l'ensemble du programme doit évoluer méthodiquement à travers le cycle olympique.

La spécificité s'étend également aux groupes musculaires ciblés : les nageurs accordent une attention particulière aux muscles du haut du corps et à la mobilité des épaules, tandis que les sauteurs en hauteur se concentrent sur les muscles extenseurs des jambes et la stabilité du tronc. Cette personnalisation poussée des programmes de renforcement constitue une caractéristique essentielle de la préparation olympique moderne.

Nutrition et récupération : stratégies scientifiques pour maximiser les performances

La nutrition et la récupération sont devenues des composantes aussi cruciales que l'entraînement physique dans la préparation olympique contemporaine. Les stratégies nutritionnelles actuelles dépassent largement le simple équilibre alimentaire pour adopter une approche scientifique, précise et individualisée. Chaque gramme de nutriment, chaque moment d'ingestion et chaque protocole de récupération sont optimisés pour soutenir les charges d'entraînement intensives et favoriser les adaptations physiologiques recherchées.

Les athlètes olympiques bénéficient désormais d'un suivi nutritionnel personnalisé, avec des plans alimentaires adaptés non seulement à leur discipline, mais aussi à leur métabolisme individuel, déterminé par des analyses biologiques régulières. Cette approche sur mesure permet d'optimiser la composition corporelle, les réserves énergétiques et les capacités de récupération, tout en tenant compte des préférences personnelles pour garantir l'adhésion au programme nutritionnel sur le long terme.

Protocoles de nutrition périodisée durant le cycle olympique et approche de l'INSEP

La nutrition périodisée représente une évolution majeure dans la préparation des athlètes olympiques. Ce concept, particulièrement développé à l'Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance (INSEP) en France, synchronise les stratégies nutritionnelles avec les phases d'entraînement. Pendant les périodes de développement des capacités fondamentales, l'accent est mis sur un apport calorique suffisant pour soutenir l'hypertrophie musculaire ou l'endurance de base.

Durant les phases d'intensification, les apports en glucides sont stratégiquement modulés : certaines séances sont réalisées avec des réserves glycogéniques délibérément réduites pour stimuler des adaptations métaboliques spécifiques, tandis que d'autres bénéficient d'une surcompensation en glucides pour maximiser l'intensité. À l'approche des compétitions, la nutrition devient encore plus ciblée, avec des protocoles précis de charge glucidique, d'hydratation et de supplémentation adaptés aux horaires exacts des épreuves.

L'INSEP a notamment développé des protocoles innovants d'individualisation nutritionnelle basés sur des marqueurs biologiques comme la sensibilité à l'insuline, le métabolisme lipidique ou le microbiote intestinal. Cette approche de nutrition de précision permet d'affiner considérablement l'efficacité des stratégies alimentaires pour chaque athlète.

Supplémentation légale et stratégies d'optimisation biochimique pour les athlètes de haut niveau

La supplémentation nutritionnelle constitue un domaine hautement spécialisé dans la préparation olympique. Contrairement aux approches généralistes, les athlètes de haut niveau suivent des protocoles de supplémentation basés sur des évidences scientifiques solides et sur leurs besoins individuels spécifiques, confirmés par des analyses biologiques régulières.

Parmi les suppléments ayant démontré une efficacité scientifique figure la créatine monohydrate, particulièrement bénéfique pour les disciplines de puissance et d'explosivité. La bêta-alanine s'est révélée efficace pour les efforts intensifs de 1 à 4 minutes, tandis que le bicarbonate de sodium est utilisé comme tampon pour retarder l'acidose musculaire lors d'efforts lactiques intenses. Les concentrés de jus de betterave, riches en nitrates, améliorent l'économie d'effort dans les disciplines d'endurance.

Ces suppléments sont intégrés dans des protocoles précis, avec des périodes de charge, de maintenance et parfois de sevrage, synchronisés avec les cycles d'entraînement et les objectifs physiologiques spécifiques. Tous les produits utilisés sont rigoureusement contrôlés pour garantir leur pureté et éviter tout risque de contamination par des substances interdites, avec une traçabilité complète conforme aux exigences antidopage.

Techniques de récupération avancées : cryothérapie, compression et méthodes utilisées par l'équipe de france

La récupération est désormais considérée comme une composante active et programmée de la préparation olympique, plutôt qu'une simple période passive entre les entraînements. Les équipes françaises ont développé des protocoles sophistiqués combinant plusieurs modalités de récupération, adaptés aux charges d'entraînement spécifiques et aux réponses individuelles des athlètes.

La cryothérapie corps entier, avec des expositions de 2-3 minutes à des températures de -110 à -160°C, s'est imposée comme une technique privilégiée pour accélérer la récupération après des efforts intenses. Les vêtements de compression graduée sont utilisés tant pendant les périodes de repos que lors des déplacements, particulièrement en avion, pour améliorer le retour veineux et réduire l'œdème musculaire.

D'autres techniques comme l'électrostimulation récupératrice, l'immersion en eau froide ou contrastée (alternance chaud/froid), et les massages spécifiques sont intégrées dans des séquences personnalisées. Les protocoles de récupération sont constamment ajustés en fonction de marqueurs objectifs comme la variabilité de la fréquence cardiaque, les taux de créatine kinase ou la qualité du sommeil mesurée par des dispositifs portables.

Gestion du sommeil et chronobiologie appliquée aux compétitions internationales

Le sommeil est désormais reconnu comme un facteur déterminant de la performance olympique. Les athlètes d'élite bénéficient d'un suivi régulier de leur qualité de sommeil grâce à des dispositifs portables mesurant la durée des différentes phases, les micro-réveils ou la variabilité cardiaque nocturne. Ces données permettent d'optimiser individuellement les routines de sommeil et l'environnement de récupération.

Pour les compétitions internationales impliquant des décalages horaires, des protocoles d'adaptation chronobiologique sont mis en place plusieurs semaines avant le départ. Ces protocoles combinent l'exposition stratégique à la lumière, l'ajustement progressif des horaires de sommeil et d'entraînement, et parfois l'utilisation contrôlée de mélatonine sous supervision médicale pour recaler l'horloge biologique.

Les équipes

françaises accordent une attention particulière à l'enchaînement des compétitions et à la gestion des fuseaux horaires lors des déplacements internationaux. Pour les Jeux Olympiques de Tokyo et de Paris, des chambres spéciales ont été aménagées avec des systèmes de contrôle de température, d'humidité et de luminosité optimisés pour maximiser la qualité du sommeil.

Les athlètes sont également formés aux techniques de relaxation et de méditation qui facilitent l'endormissement et améliorent la qualité du sommeil, particulièrement dans les environnements stressants des villages olympiques. Ces approches combinées de gestion du sommeil permettent de gagner ces précieuses minutes de récupération qui peuvent faire la différence entre une médaille et une place d'honneur.

Préparation mentale et psychologie de la performance olympique

La dimension psychologique de la préparation olympique a pris une importance considérable ces dernières décennies, à mesure que les écarts techniques et physiques entre athlètes d'élite se sont réduits. La préparation mentale est désormais reconnue comme un facteur déterminant de performance, particulièrement dans le contexte extrêmement stressant des Jeux Olympiques où la pression médiatique, les attentes nationales et l'enjeu quadriennal créent une atmosphère psychologique unique.

Les fédérations investissent aujourd'hui massivement dans l'accompagnement psychologique de leurs athlètes, avec des équipes pluridisciplinaires comprenant psychologues du sport, préparateurs mentaux et parfois hypnothérapeutes. Ces professionnels travaillent en étroite collaboration avec les entraîneurs pour intégrer harmonieusement le travail mental aux aspects techniques et physiques de l'entraînement quotidien.

Techniques de visualisation et de méditation selon la méthode de véronique billat

Véronique Billat, physiologiste de l'exercice reconnue internationalement, a développé une approche innovante de la préparation mentale qui intègre visualisation et méditation aux données physiologiques précises de l'athlète. Sa méthode, adoptée par plusieurs médaillés olympiques français, repose sur l'alignement entre les sensations internes pendant l'effort et la représentation mentale de la performance.

La technique de visualisation proposée par Billat se distingue par sa précision scientifique : les athlètes sont entraînés à visualiser non seulement les mouvements techniques, mais aussi les sensations physiologiques exactes correspondant aux intensités optimales d'effort. Cette approche utilise des données comme la fréquence cardiaque, la ventilation ou la perception de l'effort pour créer des "ancres mentales" précises associées aux états de performance optimale.

La méditation de pleine conscience complète cette approche en permettant aux athlètes de développer leur capacité à rester centrés sur le moment présent, qualité essentielle dans le contexte olympique où les distractions sont nombreuses. Des séances quotidiennes de 10 à 20 minutes sont progressivement intégrées à la routine d'entraînement, permettant aux sportifs d'améliorer leur concentration et leur capacité à gérer les pensées intrusives pendant l'effort.

Gestion du stress précompétitif : protocoles utilisés par les médaillés olympiques

Le stress précompétitif représente un défi majeur pour tout athlète olympique. Les médaillés se distinguent souvent par leur capacité à transformer cette tension en énergie positive plutôt qu'en anxiété paralysante. Plusieurs protocoles éprouvés ont été adoptés par les champions olympiques français pour gérer efficacement ce stress particulier.

La technique de restructuration cognitive, particulièrement utilisée par les judokas de l'équipe de France, consiste à identifier et modifier les pensées négatives automatiques qui surgissent avant la compétition. Les athlètes apprennent à remplacer des pensées comme "Et si j'échoue après quatre ans de préparation ?" par des formulations plus constructives comme "J'ai tout fait pour être prêt, je vais donner le meilleur de moi-même".

Les routines précompétitives personnalisées constituent un autre outil privilégié des médaillés olympiques. Ces séquences d'actions et de pensées, minutieusement élaborées et répétées lors de compétitions préparatoires, créent une sensation de contrôle et de familiarité même dans l'environnement extraordinaire des Jeux Olympiques. Elles incluent généralement des éléments comme l'échauffement physique standardisé, des techniques de respiration spécifiques, des mots-clés d'auto-motivation et parfois des rituels personnels qui ancrent l'athlète dans un état mental optimal.

Le stress n'est pas notre ennemi sur la piste olympique, c'est notre carburant. Notre travail mental consiste à calibrer précisément ce moteur pour qu'il nous propulse vers la performance sans nous consumer.

Fixation d'objectifs et planification mentale sur le cycle quadriennal olympique

La fixation d'objectifs représente un pilier de la préparation psychologique olympique, mais son application au cycle quadriennal requiert une méthodologie spécifique. Contrairement aux approches traditionnelles, la planification mentale olympique s'articule autour d'une hiérarchie d'objectifs imbriqués qui maintiennent la motivation sur la durée exceptionnelle de quatre ans tout en préservant la concentration sur les étapes intermédiaires essentielles.

Cette approche distingue les objectifs de résultat (médaille, classement), les objectifs de performance (temps, score) et les objectifs de processus (exécution technique, engagement mental). Chaque catégorie est déclinée sur différentes échelles temporelles : objectifs quadriennaux (vision olympique), annuels (progression planifiée), saisonniers (compétitions intermédiaires) et quotidiens (entraînement). Cette structure permet de maintenir une cohérence entre les actions quotidiennes et l'ambition olympique ultime.

La planification mentale intègre également la gestion des inévitables obstacles et revers. Les athlètes olympiques développent des stratégies de résilience et des plans de contingence pour faire face aux blessures, aux contre-performances ou aux changements d'environnement. Cette préparation aux scénarios adverses renforce leur capacité d'adaptation et leur confiance face à l'incertitude inhérente au parcours olympique.

Adaptations spécifiques aux conditions des jeux olympiques

La préparation olympique se distingue par la nécessité d'adapter précisément l'entraînement aux conditions spécifiques qui seront rencontrées lors des Jeux. Ces adaptations concernent des paramètres environnementaux, logistiques et compétitifs qui peuvent différer significativement des conditions habituelles d'entraînement et des autres compétitions internationales.

Pour les Jeux de Tokyo et Paris, les fédérations ont investi considérablement dans la reproduction des conditions exactes : installations répliquant le revêtement des pistes d'athlétisme, bassins aux caractéristiques identiques à ceux des sites olympiques, ou simulateurs climatiques reproduisant température, humidité et qualité de l'air attendues. Ces adaptations spécifiques permettent aux athlètes de développer des stratégies optimales et d'éliminer l'incertitude liée à la découverte d'un nouvel environnement.

Un aspect crucial de cette adaptation concerne le calendrier et l'horaire précis des épreuves. Les séances d'entraînement sont progressivement décalées pour correspondre exactement aux heures de compétition prévues, permettant ainsi d'optimiser les rythmes circadiens et les pics de performance physiologique. Pour les épreuves programmées en soirée, par exemple, les entraînements intensifs sont déplacés vers cette plage horaire dans les mois précédant les Jeux.

La familiarisation avec le protocole olympique constitue un autre élément distinctif de la préparation. Les délais d'attente en chambre d'appel, les procédures de contrôle antidopage, le temps passé dans le village olympique ou les déplacements vers les sites sont minutieusement étudiés et intégrés dans des simulations d'entraînement. Cette préparation logistique permet d'éliminer les facteurs de stress liés à l'environnement spécifique des Jeux et de maintenir la concentration sur la performance.

Études de cas : programmes d'entraînement des médaillés d'or français

L'analyse des programmes d'entraînement des médaillés d'or français offre des perspectives précieuses sur les stratégies concrètes qui conduisent au succès olympique. Ces études de cas révèlent la personnalisation poussée des approches et l'intégration sophistiquée des différentes dimensions de la préparation, adaptées aux caractéristiques individuelles des athlètes et aux exigences spécifiques de leurs disciplines.

Le programme d'entraînement de teddy riner : périodisation et préparation spécifique au judo

Le parcours exceptionnel de Teddy Riner, double champion olympique et dix fois champion du monde, illustre parfaitement l'approche française de préparation olympique en judo. Son programme d'entraînement se distingue par une périodisation très marquée qui divise l'année en blocs distincts avec des objectifs spécifiques et des charges variables.

La préparation physique de Riner combine des phases de développement de la force maximale, avec des séances de musculation lourde (squats, soulevés de terre, développés couchés) et des phases d'explosivité où l'accent est mis sur des mouvements plus dynamiques comme les arrachés, les épaulés-jetés et les exercices pliométriques. Cette alternance est complétée par un travail d'endurance spécifique qui reproduit les exigences énergétiques d'un combat de judo, avec des séquences d'effort intense de 20-40 secondes entrecoupées de récupérations incomplètes.

L'aspect technique de sa préparation est structuré autour du concept de "tokui-waza" (techniques préférentielles), avec un perfectionnement constant de ses mouvements signature comme l'uchi-mata et l'o-soto-gari. Riner consacre également un temps considérable à l'étude vidéo de ses adversaires potentiels, développant des stratégies spécifiques pour contrer leurs techniques favorites. Cette préparation tactique s'intensifie particulièrement dans les six mois précédant les Jeux Olympiques.

La routine d'entraînement de florent manaudou : préparation aux épreuves de sprint en natation

Florent Manaudou, médaillé d'or olympique en natation, a développé une approche d'entraînement qui défie certaines conventions traditionnelles du sprint en bassin. Sa préparation met l'accent sur la qualité plutôt que la quantité, avec un volume d'entraînement en eau significativement réduit par rapport à ses concurrents internationaux, compensé par une intensité accrue et une préparation hors de l'eau extrêmement structurée.

Son programme aquatique se concentre sur des séries courtes à vitesse maximale ou supramaximale, utilisant fréquemment des élastiques de résistance ou des systèmes de nage attachée pour développer la puissance spécifique. Les séances techniques sont focalisées sur l'optimisation du départ, du virage et de la coulée, éléments décisifs dans les épreuves de 50m. Manaudou consacre également un temps considérable au perfectionnement de sa coordination respiratoire, travaillant spécifiquement sa capacité à maintenir une fréquence gestuelle élevée en apnée.

La préparation physique hors bassin constitue une part essentielle de son programme, avec trois à quatre séances hebdomadaires de musculation orientées vers le développement de la puissance explosive. Son travail de force se concentre sur les mouvements d'haltérophilie modifiés et les exercices pliométriques adaptés aux patterns de mouvement de la natation sprint. Cette approche équilibrée entre eau et musculation a permis à Manaudou de maintenir des performances exceptionnelles sur plusieurs cycles olympiques.

Le plan d'entraînement de Marie-José pérec : stratégies pour l'athlétisme de haut niveau

Marie-José Pérec, triple championne olympique (200m et 400m), représente un cas d'étude fascinant en matière de préparation athlétique. Son approche, développée avec son entraîneur emblématique John Smith, combinait méthodes américaines et sensibilité européenne dans un programme d'une sophistication remarquable pour son époque.

La périodisation de son entraînement suivait un modèle en trois phases principales : préparation générale avec accent sur l'endurance et la force fondamentale, préparation spécifique concentrée sur la vitesse spéciale et l'endurance de vitesse, et phase compétitive axée sur l'affûtage et l'optimisation des performances. La particularité de son programme résidait dans l'individualisation poussée du ratio travail/récupération, ajusté quotidiennement en fonction de ses réponses physiologiques et psychologiques.

Sur le plan technique, Pérec consacrait un temps considérable à l'optimisation de sa foulée et à la mécanique de course. Son travail technique était systématiquement filmé et analysé, avec un focus particulier sur le maintien d'une technique parfaite en condition de fatigue. Cette approche lui permettait de conserver sa fluidité caractéristique même dans les derniers mètres éprouvants d'un 400m olympique, faisant d'elle une référence mondiale en matière d'efficience technique.

Préparation pluridisciplinaire des cyclistes de l'équipe de france avec julien absalon

Julien Absalon, double champion olympique de VTT cross-country, illustre parfaitement l'approche pluridisciplinaire française en cyclisme. Sa préparation intégrait harmonieusement les dimensions physiologiques, techniques, tactiques et matérielles dans un programme cohérent visant l'excellence olympique.

La base physiologique de son entraînement reposait sur une périodisation polarisée, avec environ 80% de son volume d'entraînement réalisé à intensité modérée (sous le premier seuil ventilatoire) et 15-20% à haute intensité (au-dessus du second seuil ventilatoire). Cette distribution, validée scientifiquement pour les sports d'endurance, était complétée par un travail spécifique d'intermittent court reproduisant les accélérations répétées caractéristiques du VTT de compétition.

L'aspect technique de sa préparation revêtait une importance capitale, avec des sessions dédiées aux passages techniques sur différents types de terrains. Absalon travaillait méthodiquement sur des circuits reproduisant les difficultés spécifiques des parcours olympiques, perfectionnant ses compétences de pilotage dans des conditions de fatigue croissante.

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